Publié le 10 novembre 2020

Entre deux langues, il faut choisir- Éditorial paru dans l'édition de novembre 2020

Le concept de dualité existe lorsqu’il y a coexistence de deux éléments de nature différente selon le Petit Robert. La question de la place du français dans les universités québécoises est un bel exemple de dualité. L’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (l’AELIÉS) profite donc de cette occasion pour annoncer qu’elle déposera prochainement son Mémoire sur la Place du français à l’Université Laval*.

Notre université n’est pas différente des autres au Québec: premier établissement d’enseignement supérieur francophone en Amérique du Nord, elle est un leader dans plusieurs domaines dans un monde majoritairement anglophone. De ce fait, les deux langues sont présentes sur le campus. Dans les échanges que nous avons eu avec nos membres, nous constatons qu’il existe des programmes entièrement ou partiellement en anglais et que certains-e-s professeurs-eures permettent la remise de travaux ou d’examens dans cette langue. Un tel phénomène se produit lorsqu’il y a confusion entre le concept de bilinguisme individuel et institutionnel. Le bilinguisme individuel se rapporte à la capacité pour un individu de parler deux langues, tandis que l’institutionnel réfère à l’utilisation du français et de l’anglais dans les institutions publiques. Dans un établissement universitaire qui veut promouvoir le français auprès de sa communauté étudiante, la compétition entre les deux langues est réelle.

Pour l’AELIÉS et ses membres, la place du français dans les universités est un enjeu sérieux et important à adresser. Par son histoire et ce qu’elle représente, l’Université Laval a un devoir de protéger et mettre en valeur la langue française dans ses actions. Lorsque vient le temps de publier, les étudiant-e-s francophones sont face à un dilemme: s’ils-elles veulent partager leurs travaux avec le plus grand nombre de personnes et ils-elles doivent décider s’ils-elles publient en français ou en anglais. Si la langue française est choisie, leur travail sera désavantagé, à l’exemple d’obtenir la permanence à titre de professeurs.es. par rapport à ceux et celles qui publient en anglais. Force est de constater que la langue anglaise est plus attractive que la langue française dans ce contexte.

Dans le mémoire sur la place du français, l’AELIÉS recommandera à l’administration universitaire l’implantation d’un bureau de la valorisation, de l’appréciation et de la protection de la langue française. Cette recommandation pourra être appuyée par des politiques proactives qui encouragent et valorisent la recherche en français et, par extension, la contribution au développement de la culture québécoise. Ce ne sont donc pas par des mesures restrictives que la valorisation de la place de la langue française à l’Université Laval devrait passer, mais bien par des biais plus proactifs.

Le français doit retrouver ses lettres de noblesse dans le monde académique et c’est en travaillant à sa promotion et sa valorisation qu’il y arrivera.

- Le comité exécutif de l'AELIÉS


* ce texte a été publié dans l'édition de novembre 2020 d'Impact Campus.

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