Publié le 11 septembre 2018

Questions d’accessibilité

La rentrée universitaire bat maintenant son plein depuis une bonne semaine. Le campus reprend son allure de cité universitaire où se côtoient jour après jour des dizaines de milliers d’étudiantes et étudiants.

Il est important de se rappeler, cependant, que n’accède pas à l’université qui le veut. Malgré les frais de scolarité avantageux du système universitaire québécois, plusieurs n’ont simplement pas la capacité financière d’entreprendre un projet d’étude. D’autres devront abandonner à mi-chemin ou prolonger leur parcours en raison de difficultés financières. Sujet récurrent de l’actualité politique québécoise, l’accessibilité aux études universitaires demeure un enjeu à résoudre.

La question de l’aide financière aux études (AFE)

L’AFE, qu’on appelle parfois simplement « les prêts et bourses », est un programme d’aide financière destinée aux étudiant-e-s qui ont la citoyenneté ou la résidence permanente canadienne et qui sont réputés résidents du Québec. Sans l’AFE, un très grand nombre de personnes ne pourraient même pas envisager la possibilité d’entreprendre des études. Cependant, le programme comporte plusieurs lacunes. Le régime mériterait grandement d’être bonifié par des prestations plus généreuses, un meilleur ratio bourses/prêts et une plus grande accessibilité au régime. Une chose est sûre, le financement de ce programme n’est pas au niveau adéquat.

Une solution à cet enjeu serait d’envisager la nationalisation du régime de prêts, notamment par le biais de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui pourrait prendre en charge l’avance des fonds aux étudiant-e-s. En ce moment, ce sont les institutions financières qui s’en chargent, et qui récoltent les intérêts payés par l’État pendant le cursus scolaire, permettant de déduire une bonne part des intérêts payés après les études par les étudiant-e-s. Ce sont des sommes considérables qui vont directement des coffres de l’État aux poches des institutions financières et qui pourraient être reconverties en aide supplémentaire si le Québec baillait lui-même les fond.

Un autre obstacle à l’accessibilité universitaire, en ce qui concerne l’AFE, est que les pensions alimentaires sont prises en compte dans le calcul des prêts et bourses, ce qui est un handicap sévère pour l’autonomie financière des parents-étudiants.

La question des droits de scolarité

Le modèle universitaire québécois fait force d’exemple à travers le Canada. Bien qu’on le critique régulièrement, notre système est performant et produit des résultats. Ce qui le distingue des autres provinces canadiennes, c’est le bas niveau de frais de scolarité, particulièrement ceux payés par les étudiant-e-s résidents du Québec.

Cela ne veut pas dire que nous devons nous reposer sur nos lauriers. Nous pourrions accomplir beaucoup plus, et permettre aux étudiant-e-s de tirer beaucoup plus de gains de leur parcours universitaire, si les frais étaient encore plus bas, pour ne pas dire carrément inexistants. Si l’instauration de la gratuité scolaire balisée semble aujourd’hui irréalisable (ce dont nous doutons, mais nous y reviendrons plus tard), nous pouvons néanmoins tendre vers ce résultat en entreprenant une décroissance, ou du moins un gel des frais de scolarité, en l’attente de scénarios pouvant mener à la gratuité scolaire balisée.

Notons toutefois que l’augmentation des frais de scolarité des étudiant-e-s provenant de l’international n’est pas une solution viable. L’AELIÉS exhorte d’ailleurs le gouvernement du Québec de revenir sur sa décision, prise au printemps dernier, de déréglementer plusieurs frais de scolarité d’étudiant-e-s étranger-ère-s.

La question du revenu

Si, dans un monde idéal, les étudiant-e-s n’avaient pas à travailler en parallèle à leur démarche d’études (les chiffres tendent à démontrer que les étudiant-e-s qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux et celles qui n’ont pas à travailler pendant leurs études), on pourrait au minimum espérer avoir à travailler moins. Comme un grand nombre d’étudiant-e-s occupent des emplois non spécialisés, nous sommes particulièrement interpellés par l’enjeu du salaire minimum à 15$ de l’heure. Saviez-vous que plus de la moitié des personnes au salaire minimum sont des étudiant-e-s? Votre temps serait grandement mieux investi dans votre projet d’études que dans les poches de votre patron.

Aide financière aux études améliorée. Droits de scolarité réduits et gelés. Revenu minimum significativement bonifié. Ce sont les trois piliers de l’amélioration de l’accessibilité aux études que revendique l’AELIÉS.

Pour en savoir plus et pour nous appuyer dans nos revendications, consultez notre section enjeux.

-Le comité exécutif

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